samedi 27 février 2010

Réminiscence, prise 1

réminiscence : n.f. Souvenir imprécis où domine la tonalité affective.

Le temps passe si vite ! Il me semble que c'est hier que nous quittions l'hôpital avec B.B.C et que nous passions notre première nuit à la maison ! Je me rappelle l'appréhension que j'ai ressentie à voler de nos propres ailes, sans infirmière pour aider maman à mettre bébé au sein, sans docteur pour nous rassurer et nous dire que bébé est en top santé, sans petit bouton d'urgence sur lequel peser quand nous nous réveillions inquiet en plein milieu de la nuit, sans personne pour me confirmer que je change correctement une couche (j'avais tellement peur de lui faire mal au nombril !!!). Heureusement, tout s'est super bien passé. On a bien rencontré quelques pépins avec l'allaitement et ça me fait sourire aujourd’hui de me rappeler que nous donnions à notre petit chou du lait maternel à la seringue quand elle avait de la difficulté à téter. Nous faisions même des tableaux pour garder le compte de ce qu'elle avait bu jours après jours : mardi, 6h am : 7 cc à la seringue, 3 minutes au sein gauche et 10 minutes au sein droit ; mardi 9h15 am, 2 cc à la seringue, 6 minutes au sein gauche, 1 minute au sein droit, mardi ...La première chose que la conseillère en lactation a fait en voyant ça, c'est prendre notre petit cahier et le flanquer à la poubelle !!!

Malgré les cours et les livre, je me rends compte qu’on n’est jamais vraiment préparé à la venue d'un premier bébé. J'ai appris davantage ces neuf derniers mois que les neuf années précédentes, et je constate que la paternité m'a permis de faire ressortir ce qu'il y a de meilleur en moi. Certes, ce n'est pas toujours rose, mais je suis vraiment fier de ce que nous accomplissons à la maison. Moi qui n'avais jamais tenu un bébé dans mes bras auparavant, moi qui n'avais jamais changé de couches et qui n'avais jamais donné un biberon, voilà que je passe des journées complètes à m'occuper seul de ma fille… et j'ai même l'impression de bien le faire !

Après le tsunami d'émotions qu'a déclenché l'arrivée de B.B.C., la poussière retombe et je constate combien ce petit bout de cul m'a transformé profondément. Je découvre que les petites choses de la vie me procurent maintenant tellement plus de bonheur que les grands projets idéalistes de ma vie d'avant. Je regarde mon monde et mon quotidien d’une nouvelle façon et j'apprécie enfin complètement et totalement ce que j'ai. Je me sens fort de penser à « nous » avant de ne penser seulement qu’à « moi » : j'ai maintenant des responsabilités qui sont importantes pour moi et qui m'aide à garder le cap les moments où ça dérive et ça tangue. Sans avoir de pensées péjoratives, je sens une vieille fibre vibrer en moi : comme ma copine qui découvre son instinct maternel, je sens sourdre en moi l’énergie et la confiance du pourvoyeur et du protecteur de sa famille.

Bon, c'est vrai que nous soupons maintenant pas mal plus tôt qu'avant et qu'on boit pas mal moins de vin, qu'on se couche rarement plus tard que 21h30 le soir, qu'il est plus difficile de trouver du temps de qualité pour lire ou écrire et qu'on est souvent fatigué quand vient l'heure de jouer au papa et à la maman. C'est vrai tout ça, mais bon sang que je suis heureux !

Si je disais que le temps passais vite, c'est parce que B.B.C. est sur le point de marcher toute seule ! Lorsqu'elle est debout et que je la prends par la main, elle se met à galoper, et à gambader, et à explorer. Elle est tellement émouvante, parce que je vois bien dans son visage à quel point elle est fière de ce qu’elle fait : elle irradie de bonheur. Ma fille est une petite bestiole tellement intelligente et précieuse ! Aujourd'hui, elle est sur le point de marcher et demain, qu'est-ce que ce sera ?!? Je ne sais pas, mais je veux être là pour la soutenir et l'encourager.

Bon, je pense que je suis un peu émotif ce matin et que je suis surtout beaucoup dans ma tête… Disons que celui-là, je l’ai écrit en pensant davantage à moi qu’à toi lecteur.

mercredi 24 février 2010

Nightlife en poussette, prise 1

Moi et ma copine sommes des parents supers chanceux : notre petite chatte ne nous a pas encore donné de gros soucis ou de grandes frayeurs. Notre B.B.C a une santé de fer et après neuf mois, pas le moindre petit microbe ou virus n’a encore affecté sa bonne humeur. De plus, elle dispose d’une réserve d’énergie surprenante pour un aussi petit bout de bébé : elle est curieuse et veut tout voir, tout toucher et tout goûter, elle galope partout à la recherche de nouvelles aventures. Elle nous procure de grandes joies et beaucoup, beaucoup de fierté. Certes, notre bonheur à ses petites zones sombres : la plus obscure étant probablement la difficulté qu’on a éprouvé à lui faire faire ses nuits !!! Je parle au passé car depuis un mois B.B.C. dort à peu près normalement.

Les sept premiers mois, notre petite puce se réveillait au moins trois fois par nuits. D’abord parce qu’elle était une vraie gloutonne qui ne pouvait être privée des seins de sa mère pour une période plus longue que trois heures. À ces fringales nocturnes s’ajoutèrent rapidement tous les petits inconforts, souvent mystérieux, qui incommodèrent un peu beaucoup le sommeil de bébé, de papa et de maman. À la décharge de notre B.B.C, il faut dire que les huit dents qui composent aujourd’hui son ravissant petit sourire de souris ont poussé en moins de trois mois. À la voir brûlante de fièvre, les joues en feu et les gencives enflées, je ne pouvais que deviner la douleur qui la tenait réveillée nuits après nuits.

Pendant cette période de sommeil difficile, je me sentais bien impuissant en tant que papa, car bébé refusait systématiquement de boire à la bouteille (on a essayé tous les modèles, rien ne remplaçait la peau de maman). Son seul réconfort la nuit était associé au sein. À ce régime, vous devinez bien que ma copine avait vraiment, vraiment besoin de repos. Ça allait encore les premières semaines puisque j’étais à la maison et que je pouvais lui laisser tout plein de temps pour faire des siestes pendant la journée. Toutefois comme je devais retourner au travail un jour ou l’autre, il fallait trouver de nouvelles stratégies. Ainsi, lorsque bébé était inconsolable au beau milieu de la nuit, moi et elle partions en expédition en poussette (et parfois en voiture lorsque le temps était trop moche). Je ne sais pas pourquoi, mais B.B.C a toujours raffolé faire de la poussette avec moi. En explorant la ville, je lui chantais des chansons, et Dieu sait que je suis un mauvais chanteur ! Et pourtant, elle adore encore lorsque quand je lui chante Le Petit Bonheur, Moi mes soulier, Le petit pain au chocolat ou Les gens de mon pays ; j’imagine que c’est sa façon de me manifester son amour inconditionnel. Enfin, nos petites randonnées ont toujours eu un effet apaisant sur elle et la plupart du temps elle s’endort en moins de cinq minutes après notre départ pour ne se réveiller que lorsque nous sommes de retour à la maison. Si dans les premiers jours je me sentais impuissant parce que je ne parvenais pas à la nourrir, mes expéditions diurnes et nocturnes m’ont permis de tisser des liens très serrés avec mon petit agrume.

Ça pourra peut-être vous sembler étrange mais les nuits blanches de B.B.C. me manquent un peu ! Notre petite puce dort bien ces temps-ci et lorsqu’elle se réveille et pleure la nuit, ça ne dure que quelques minutes, puis elle se rendort par elle-même. Nous sommes très heureux de ce gain d’autonomie, C. devient une petite dame. Cependant, j’ai souvent de la difficulté à me rendormir après qu’elle ait pleuré. Je regarde la lune par la fenêtre de notre chambre et je m’imagine partir avec la poussette dans la nuit fraîche à la découverte de la ville silencieuse.

Quelques adresses pour donner un but aux balades poussette nocturnes

Fairmount Bagel
Un classique à toute heure du jour, mais il me semble qu’il y a quelque chose de romantique à s’y rendre en pleine nuit pour s’acheter des bagels frais. Lorsque je tourne le coin St-Laurent / Fairmount, j’aime me ferme les yeux et m’abandonner une seconde ou deux dans la réconfortante odeur de pain chaud. Moi et ma copine y sommes allés souvent, en plein milieu de la nuit, pour ramasser quelques bagels au sésame sortant du vieux four en brique, du fromage à la crème et du saumon fumé afin de se faire un midnight snack romantique. J’associe étrangement cet endroit à la scène du pont dans le film Manhattan alors que Woody Allen et Diane Keaton passent la nuit à marcher et discuter, puis s’arrêt dans un snack s’acheter des sandwiches qu’ils mangent en regardant le soleil se lever sur le pont de Queensboro. Bon, la nuit, c’est un peu compliqué de circuler à l’intérieur avec une poussette : des piles et des piles de sacs de bagels destinés aux commerces de détails attendent le livreur et encombrent l’espace déjà restreint. Je vous recommande donc de laisser bébé à porté de regard sur le pas de la porte pour les deux minutes que dureront la transaction. Bien que la variété soit grande, je vous recommande fortement de choisir les bagels au sésame : vous êtes assurés de les avoir fraîchement sortis du four et encore chaud.

Les cafés 24h
Dans mon quartier, il y a très peu de café ouverts la nuit et il faut pousser vers le Plateau pour trouver des commerces ouverts (qui ne sont pas des bars j’entends). Le plus proche se trouve au coin de Papineau et Mont-Royal et bien qu’il soit bien éclairé, je lui trouve une petite ambiance glauque. Peut-être est-ce la mine basse des quelques clients qui le fréquentent à ces heures impossibles qui le rend triste. Mon arrêt n’y est jamais très long : le temps de remplir ma tasse de café au lait et d’échanger deux mots avec l’étudiant maghrébin qui travaille à cette heure ingrate, puis je file. Ce n’est que vers 5 heure que quelques binneries repartent leurs fourneaux sur Mont-Royal et sur Beaubien, mais il est trop tard pour que je m’arrête : à cette heure je suis habituellement en route vers la maison. Hormis sur le plateau et dans l’ouest sur Ste-Catherine, j’ai remarqué qu’on retrouvait également des cafés 24h sur Côte-des-Neiges(!). J’imagine que là où se trouvent des étudiants universitaires, il faut prévoir des dépôts de caféine.

La Banquise sur Rachel est et le belvédère du Mont-Royal
C’est un point de rencontre pour les clubbers qui ferment les pistes de danse et on peut s’y empiffrer de l’une des quelques vingt différentes poutines au menu. C’est toutefois beaucoup trop bruyant la nuit pour un bébé qui dort, alors je privilégie la commande à emporter que je vais manger dans un parc si je suis à pied (mais peut-être est-ce illégal, n’avisez pas la DPJ svp) ou au belvédère de Mont-Royal si je suis en voiture. Non, mais c’est-ti pas romantique de manger une poutine 3 amigos (aux trois saucisses) avec ma poulette qui dort derrière et les lumières de la ville qui paressent doucement à mes pieds !
http://www.restolabanquise.com/

Je chéris précieusement mes souvenirs de nuits blanches avec B.B.C pour le jour où elle aura 17 ans et que je l’attendrai les nuits où elle m’aura promis de ne pas rentrer trop tard et qu’elle se fera attendre, et attendre, et attendre, et attendre encore.
En attendant, si vous avez des adresses à partager, n’hésitez pas à laisser un commentaire.


Oh ! et en passant, pour tous les bébés qui ne dormiraient pas dans la nuit de samedi à dimanche prochain, c'est la Nuit Blanche du festival en Lumière de Montréal. Il y a vraiment beaucoup d'activités gratuites qui sont proposées. Les détails ici

mardi 23 février 2010

Mercredi : Comic Books Day !!!

J'ai une confession à faire, j'ai trente ans et je lis depuis peu des Comic Books ! Rassurez-vous cependant, je ne suis pas un adolescent attardé : je ne me déguise pas en super-héros pour faire le vigile la nuit dans mon quartier (un petit sourire ici) et je n'ai pas de pièces de mon appartement consacrées à mes collections de figurines dans leurs emballages originaux.
Si je m'intéresse à certaines séries de Comic Books (bien entendre ici que je ne lis pas n'importe quoi : je parlerai de deux séries en particulier un peu plus bas...), sachez que je lis également Joyce, Baudelaire, Dostoïevski, Cervantès (mais est-ce si loin de l'esprit des Comics Books). Bon, j'ai repris un peu de crédibilité maintenant ?
Qu'est-ce qui m'a amené, à trente ans, à m'intéresser aux Comic Books ? Comme beaucoup d'hommes de ma génération, j'étais un grand fan de la BD à la belge quand j'étais un petit loupiot : Tintin, Spirou, Lucky Luke, Asterix et Obelix ont accompagné mes petits-déjeuners toasts beurre d'arachides / confiture de fraise / tranche de fromage orange (je vous donnerai la recette une autre fois) pendant de nombreuses années. Je dévorais littéralement les albums illustrés et ma bibliothèque municipale était le pourvoyeur idéal pour mes appétits gargantuesques. Cependant, jamais je ne m'étais vraiment intéressé aux Comics américains. D'abord, ils étaient en anglais et comme dirait Yvon Deschamps : "je parlais à l'époque très bien anglais. C'est juste que je ne le comprenais pas...". Ensuite, il n'y en avait pas à la bibliothèque et finalement, je trouvais ennuyant que chaque fascicule ne contienne même pas une histoire complète. La patience et moi, ça a toujours fait deux.
Il y a quelques années, alors que j'étudiais très sérieusement la très sérieuse littérature à l'Université, j'ai découvert avec grand plaisir le Graphic Novel, genre hybride (mutant !) où l'auteur reprend et joue avec les codes des Comic Books américains pour exprimer quelque chose de plus intime. Je découvrais Art Spiegelman et les réflexion sur le devoir de mémoire dans Maus (où il relate l'histoire de son père ayant survécu aux Camps de la Mort), Chris Ware et le fascinant Jimmy Corrigan, the Smartest Kid on Earth, Craig Thompson et son imposant Blankets. Au Québec la série des Paul de Michel Rabagliati est tout à fait dans cette lignée et plusieurs auteurs québécois ont réalisé depuis de superbes oeuvres que j'ai dévorées avec gourmandise. Je pense particulièrement à  Jimmy BeaulieuJulie Doucet et Guy Delisle. J'ai exploré à fond et avec beaucoup de plaisir cette contre-culture sans toutefois vraiment connaître la culture de référence contre laquelle elle tentait de se définir : les Comic Books.
Nous y voilà donc ! Mon intérêt pour les Comic Books, déjà titillé par mes nombreuses lectures de bandes-dessinées, s'est cristallisé l'année dernière. Lors de mes balades urbaines, je passais fréquemment devant une librairie spécialisée de mon quartier. La faune qui la fréquentait m'a poussé à y entrer : j'étais curieux d'observer le lecteur de Comics dans son habitat naturel. Je le confesse sans pudeur, je suis un voyeur fini : j'adore écouter les conversations des tables voisines lorsque je suis au café, je me régale d'observer les mouvements de foules dans les marchés publics, je résiste difficilement à la tentation de jeter un petit coup d'oeil par la fenêtre de maisons inconnue lorsque je marche dans les rues de la ville. En entrant dans la librairie ce jour-là, j'ai été tout sauf déçu et j'aime encore aujourd'hui observer les autres clients qui, comme moi, s'y rendent les mercredis afin de feuilleter les nouvelles parutions (les éditeurs ne livrent les nouvelles parutions que le mercredi : c'est le Comic Books Day). N'allez surtout pas entendre dans mes propos le moindre mépris : je pense que chaque individu, aussi étrange qu'il puisse me paraître, est unique et à quelque chose à m'apporter. Je me promets de vous livrer quelques portraits  prochainement, mais là c'est plutôt de moi dont j'essaie de parler. C'est en discutant avec M., le propriétaire de la dite librairie, que j'ai appris qu'il existait autre chose que des séries pour les "adolescents attardés", dixit M.. En me demandant ce que j'aimais lire, il m'a proposé une sélection très hétéroclite de trucs dont je ne soupçonnais même pas l'existence. J'étais hameçonné et depuis ce temps, mes petites discussions avec M. le mercredi sont toujours intéressantes !
À ma défense, il faut reconnaître que les Comic Books ont une place importante dans la culture américaine. De la façon que je le vois, ils ont traduit des manifestations d'angoisse de l'imaginaire collectif d'une société qui s'est trouvée plus souvent qu'à son tour au coeur des plus grandes crises de l'Occident pendant le 20e siècle et le jeune 21e siècle. Lire des Comic Books me permet donc d'apprendre sur la société américaine et de mieux comprendre les forces sous-jacentes qui font évoluer leur culture (n'importe quoi) ! Je sais, j'en beurre épais : c'est surtout très distrayant de lire des Comic Books­ et pourtant, l'incroyable succès de tous les films de super-héros ces dernières années n'est-il pas symptôme de quelque chose qui va au-delà du simple divertissement ?
Malgré cela, il s'agit d'un art qui demeure marginal, mineur et souvent méprisé, sans doute en grande partie parce qu'il m'apparaît comme un art éminemment populaire... Ciel, je suis en train d'écrire un essai sur les Comic Books et ce n'était tellement pas mon intention !!! Moi qui voulais seulement vous parler de deux séries dont j'ai lu les numéros cette fin de semaine et qui valent la peine d'être découvertes.


Alice in Wonderland, Dynamite
Avec le film de Tim Burton qui doit paraître dans les prochaines semaines, il a clairement un buzz autour de l'oeuvre de Lewis Carroll. La version que propose Dynamite, c'est tout simplement du bonbon. L'adaptation du texte est fait avec retenue, nuance et efficacité, mais ce sont surtout les illustrations d'Érica Awano qui m'ont surtout accroché. Elles ne sont pas sans rappeler les illustrations originales de l'oeuvre faite par John Tenniel (exemple ici), et sont mise en couleur dans une palette pastel et sépia qui produit un effet onirique juste et efficace. Cette série aborde d'un angle nouveau une oeuvre qui a été adapté mainte et mainte fois et exploite subtilement les zones d'ombres présentes dans une histoire inondée de lumières


Marvels : eye of the camera, Marvel Comics
Une minisérie de 6 numéros totalement différente de toutes les séries que j'ai lues, qui survole l'univers des super-héros de Marvels (Iron Man, Fantastics 4, X-Men...).  Le héros est un photoreporter tout à fait ordinaire qui, en fin de carrière assiste, un peu incrédule, à l'apparition de tous ces personnages masqués ayant des superpouvoirs. Apprenant dans l'intervalle qu'il souffre d'un cancer, il deviendra un témoin privilégié des transformations de sa société. Il sera surtout confronté à la perte de ses repères sociaux et à la menace de sa propre mort. Cette série est une mise en abîme efficace qui s'appuie sur l'univers des super-héros pour développer une réflexion très intéressante sur la place et le rôle de chacun dans notre société.


Alors voilà, si vous passez devant une librairie se spécialisant en Comic Books en vous baladant,  je ne peux que vous encourager à prendre un petit dix minutes pour y entrer et flâner dans les rayonnages. Qui sait, vous pourriez y faire des découvertes intéressantes.

dimanche 21 février 2010

Entrefilet théâtral

Petit coucou du dimanche soir pour vous souligner que jusqu'au 6 mars est présenté au Théâtre d'Aujourd'hui la dernière création du Théâtre du Sous-marin jaune Les essais, d'après Montaigne. Je vous entends chuchoter : «Kessé ça ? Montaigne ? Mmmmhhhh, non merci la philosophie, j'ai tout donné au Cégep ! ». Aride et menaçant comme spectacle ? Loin de là, puisqu'il met en scène un personnage attachant et plus grand que nature : Loup Bleu !
Vous connaissez ? Moi, je ne connaissais pas avant le dernier spectacle du Sous-marin jaune, rien de moins que le Discours de la Méthode de Descartes que j'ai vu tout à fait par hasard il y a deux ans (Je me baladais sur Saint-Denis et en passant devant le théâtre d'Aujourd'hui, une dame m'a offert gratuitement un billet qu'elle avait de trop ! Je l'ai remercié 1000 fois après le spectacle tellement j'avais été emballé, et j'y suis retourné les deux soirs suivants... et oui, c'était la vie d'excès avant d'avoir BBC.) Donc, cette pièce d'il y a deux ans, c'était un somptueux spectacle de marionnette débordant d'ingéniosité et d'effet scéniques et mettant en valeur un texte d'une richesse et d'une subtilité vraiment renversante. J'ai rarement vu de spectacle aussi distrayant tout en étant aussi enrichissant.
Donc, nouvelle production cette année dont la formule ne semble toutefois pas être la même : le programme annonce plutôt : «un film de marionnettes muet, doublé, narré et mis en musique par les acteurs sur scène». Mmmmhhh ! Voilà qui s'annonce pour le moins intrigant. Je ne sais pas ce que ça va donner, mais moi et ma douce irons certainement le voir cette fin de semaine. En attendant, si vous voulez vous faire une idée sur la chose, je vous propose une critique du Voir ici, et si vous êtes abonnés à Le Devoir en format numérique ici, vous ne l'êtes pas alors venez ici, des petits vidéos ici, et ici, ainsi que la programmation du Théâtre d'Aujourd'hui ici.

samedi 20 février 2010

... et une autre histoire de crème.

Dans un tout autre ordre d'idée, la fin de semaine a été dure (eh oui, chez nous la fin de semaine, c'est le jeudi et vendredi) et j'ai décidé de nous gâter hier soir et ai fait des crèmes brûlées à l'érable. The (lire Ze) dessert fétiche pour tous les rats de bistros, tellement simple à faire que je me demande pourquoi je ne m'y mets pas plus souvent. En fait, je le sais... jaune d'oeuf et crème 35% riment tellement avec cholestérol !!! Mais bon, faut pas devenir fou, et on peut bien se la pèter de temps en temps !

Je partage avec vous ma recette, qui n'est qu'un condensé d'expériences et de recettes glanées ici et là. La chose est tellement simple que s'en est gênant : des oeufs, du sucre, de la crème 35%, du lait et une torche à souder. Il n'y a pas un gars digne de ce nom qui ne peut pas réussir ça, surtout la partie torche à souder !!! Il n'y a qu'une petite mise en garde, résistez à la tentation de la faire cuire plus longtemps que prescrit... Même si la texture semble un peu liquide à la fin du temps de cuisson, retirez tout de même la bête du fourneau. Il faut faire confiance à la magie culinaire, sinon la crème sera un peu grumeleuse, toujours jouissive au goût mais moins agréable sous la dent !

Crème brûlée de base pour environ 6 portions (soit une soirée pour moi et ma copine)
1/2 tasse de sucre
6 jaunes d'oeuf
1 tasse de crème 35%
1 tasse de lait
1 cat de vanille

Chauffer le four à 325°F.
Battre à la mixette les jaunes d'oeufs en intégrant progressivement le sucre. Continuer cette torture jusqu'à ce que les jaunes d'oeufs prennent une belle couleur blonde pâle et que la préparation épaississe légèrement (environ 5 minutes).
Ajouter aux oeufs la crème, le lait et la vanille, bien mélanger et répartir dans des ramequins ou dans un récipient pouvant aller au four (ça pourrait être un plat en pyrex). L'important, c'est qu'il n'y ait pas plus qu'environ trois à quatre centimètres de préparation dans les plats.
Pour la cuisson, il y a deux options :
  1. Mettre directement au four sur la grille du milieu et laisser cuire pendant 30 minutes.
  2. Cuire au bain-marie : dans un plat de cuisson, déposer les crèmes brûlées et ajouter de l'eau très chaude jusqu'à ce que le niveau rejoigne environ les 3/4 des ramequins. Cuire au four pendant environ 40 minutes. Cette méthode à l'avantage de garder le four humide pendant la cuisson, ce qui assure une plus belle texture à la chose.
On laisse refroidir sur le comptoir, puis on range au réfrigérateur jusqu'à l'heure du service.
Au moment jugé opportun, on saupoudre chaque crème (bientôt) brûlée d'une cuilliérée de sucre ou de cassonade dont on provoque la caramélisation avec le "broil" du four, ou mieux encore à la flamme de la torche à souder.

Variantes
C'est le genre de recette que j'aime parce qu'une fois la base maîtrisée, on peut décliner la recette en une série de variantes dont l'imagination me semble être la seule limite :

C.B à la lime : ajouter le jus d'une ou deux lime et le zeste d'une lime finement haché à la crème ;
C.B. aux petits fruits : mettre quelques petits fruits congelés dans les ramequins avant d'ajouter la préparation;
C.B. à la noix de coco : ajouter une c.a.s de rhum et 3 c.a.s de coco râpé à la crème.
C.B. à la banane : ajouter une banane écrasée en mixant les oeufs et  une demi-tasse de lait au lieu d'une tasse.
...

La barbe à papa...

J'ai souvent de la difficulté à comprendre comment fonctionnent mes associations d'idées et pourquoi c'est souvent dans des moments tout à fait incongrus que sourdent des souvenirs d'enfance et des émotions très vivaces.

Cette nuit, notre b.b.C. a eu le sommeil très fragile et pour éviter de la réveiller ce matin, j'ai quitté la maison plus tôt dans le but de prendre ma douche au gym du bureau. J'en ai profité pour m'y raser. Je ne sais pas pourquoi, mais je n'ai jamais vraiment aimé me raser et je me plais à négliger d'exécuter cette activité aussi souvent que je le peux. Dans l'absolu, je trouve le geste très beau : j'adore les scènes de barbier dans les films de mafiosi, je suis fasciné par les rasoirs droits et les produits "old school", la friction à l'alcool et le savon et le blaireau. Pourtant il y a un os dans le passage de la théorie à la pratique. Tous les prétextes me semblent bons pour me laisser pousser la barbe : le temps pluvieux d'automne, je suis en vacances, pas la fin de semaine, ça me protège du froid en hiver, j'ai pas le temps, j'ai pas le goût, bla bla bla...
Enfin, ce matin j'ai amené mon rasoir, mon tube de Proraso (ai-je dis) old school et j'ai entrepris de me raser tranquillement dans les vestiaires du gym­. Et pour la première fois depuis vraiment longtemps, j'ai éprouvé du plaisir à le faire ! Ma douche avait été agréable et tiède, l'endroit était désert, silencieux et bien éclairé, j'avais du temps pour moi... En m'exécutant, je repensai à la première fois où je me suis rasé. J'avais 14 ans et j'étais seul à la maison. C'était dans le temps des fêtes et cette soirée-là, j'assistais à mon premier party de "bureau". Je travaillais 15 heures par semaine à la pharmacie du coin depuis le début de l'été et le patron organisait pour les employés une soirée dansante dans une auberge. J'y repense et je me dis que j'étais vraiment niaiseux à cette époque, mais j'étais convaincu qu'il allait se passer quelque chose d'important cette soirée là, que comme je travaillais 5 jours par semaine j'étais devenu un homme et qu'il était maintenant temps de m'intéresser aux femmes (et pas aux filles !!). Ah ! les hormones ! Bref, comme j'étais désormais un homme, je me suis convaincu qu'il fallait que je rase les trois petits poils blonds qui me poussaient au dessus de la lèvre. Et je dis des poils pour être poli, mais j'étais à peine pubère et c'est sur un léger duvet d'enfant que je me suis plutôt acharné. Je me souviens de l'excitation que j'ai ressenti  en "empruntant" à son insu le rasoir de mon grand frère, des frissons que j'ai éprouvé en me coupant dans le cou et sous le nez et de la sensation de brûlure lorsque je me suis frictionné avec l'aftershave (si je me rappelle bien, c'était le parfum aqua de Avon). Inutile de vous dire que cette soirée là, je me suis bien rendu compte que j'étais encore un enfant. J'ai promené mon spleen toute la soirée désespérément à la recherche de la femme que je séduirais en récitant des poèmes de Nelligan (j'étais précoce seulement sur la littérature) alors que mes collègues de travail et les autres convives de la soirée étaient occupé à danser des danses en ligne sur les Medley de Jive Bunny. De retour à la maison, je me suis couché avec bien peu d'illusions et beaucoup de déceptions.
Je me rasais ce matin et ça m'a fait sourire de repenser au lendemain matin quand ma mère m'a demandé : "est-ce que tu t'es rasé ?" et que penaud j'ai menti à ma mère "non, je n'ai pas encore besoin de faire ça ! Pourquoi tu me demandes ça ?"
J'ai souri, puis j'ai repensé à mon père. Il est décédé il y a près de trois ans et je pense souvent à lui. J'ai regretté de m'être rasé ce soir-là et surtout d'avoir menti à ma mère. Je me sentais coupable à l'époque et je me rappelle ne jamais avoir osé demander à mon père de me montrer comment me raser. Il me semble pourtant que c'est un moment important pour un papa et pour son fils, ça fait partie d'un rituel de passage, d'une transmission de savoirs familiaux. Il y a quelque chose de fort pour moi dans l'idée d'apprendre quelque chose de son père, quelque chose qu'il a lui-même appris de son père, qu'il a lui même appris de son père, et ainsi de suite. C'est une façon de s'inscrire dans l'histoire familial. C'est aussi une façon de faire vivre ses ancêtres dans un geste qui se trouve ainsi fortement investi de sens. Mon père m'a manqué ce matin. Je me suis souvenu de l'odeur son après-rasage, de son vieux rasoir plaqué or qui traînait souvent sur le comptoir de la salle de bain, de la texture rêche de sa peau. Je ne me souviens pas de l'avoir vu mal rasé. Je sais que mon père se rasait tous les jours...
Et aujourd'hui, c'est à mon tour d'être papa...  Je pense que je vais désormais me raser plus souvent.

Je disais au début de ce texte que je comprenais mal comment les souvenirs et les émotions me viennent parfois, mais il est clair ce matin que je peux trouver dans la Recherche du temps perdu de Marcel Proust l'ébauche d'une réponse : "L'habitude est une seconde nature, elle nous empêche de connaître la première dont elle n'a ni les cruautés, ni les enchantements". En me rasant au bureau, j'ai brisé une habitude, ce qui m'a ouvert à ressentir des émotions enfouies profondément en moi et que l'habitude rendait "habitable"... Tout est dans la Recherche, on n'en sort pas (surtout quand on commence à la lire !!!)

mercredi 17 février 2010

Suivre mes traces, prise 1

La vie apporte à tous les jours son lot d'événements inattendus : ma surprise aujourd'hui a été de passer la journée avec mon beau petit chou plutôt que de me rendre au boulot. C'est que voyez-vous, ma copine avait ses petits yeux de Piteux Pitou malade ce matin : une mission toute indiquée pour Super Papa.

Que faire pour donner à maman du temps pour se reposer ? Partir avec bébé en expédition ! C'est notre tradition à moi et à C. depuis environ un mois : une fois par semaine, nous partons de la maison vers 9h30 pour ne revenir que vers 16h00. La routine est simple et efficace : marche de deux heures pendant que mademoiselle fait la sieste, arrêt pour dîner dans un boui-boui quelconque (bon, pas si quelconque que ça !), jeux et lecture à la bibliothèque publique puis marche de deux heures et sieste d'après-midi pour revenir à la maison.

Comme vous pouvez le constater, je suis un solide marcheur depuis l'arrivée de notre petite puce. Depuis sa naissance, je ne peux compter les nuits passées à pousser la poussette afin de faire dormir bébé qui a mal au ventre, qui a mal aux gencives ou qui pour une de ces inexplicables raisons refuse de dormir dans son lit. Les derniers mois, j'ai perdu près de 20 livres avec ce programme d'entraînement forcé et je mesure à chaque randonnée la chance qu'on a d'avoir investi sur une poussette Bugaboo. Pour ce billet, je me propose donc de partager quelques adresses ou quelques découvertes faites lors de mes déambulations.

Toute nos randonnées diurnes débutent toujours par un premier arrêt chez De Froment et de Sève que j'ai la chance d'avoir dans mon voisinage. Cette boulangerie est sans doute l'une des meilleure adresse de la Petite Patrie pour casser la croûte : leurs pains sont déments et leurs pâtisseries décadentes. J'aime bien encourager les commerces de quartier et celui-ci est particulièrement chaleureux. Je me contenterai ce matin d'un allongé pour emporté (pour lequel je bénéficierai d'un rabais de 10% parce que j'ai ma tasse réutilisable). La tasse pleine, je suis prêt pour battre de la semelle. Beaubien ouest, Saint-Laurent sud, Bernard ouest, Parc sud, Mont-Royal est, Saint-Laurent sud, Roy est, Saint-Denis nord... je trotte sans m'arrêter afin d'éviter de réveiller la Belle aux bois dormant d'un sommeil agité. Après deux heures de trotte, deux belles billes grises se fixent sur moi : la sieste est terminée et bébé commence à jaser. Notre grande discussion s'engage alors que je me dirige vers Saint-Viateur :
     Moi - Bébé !
     C. - Papa !
     Moi - Bébé !
     C. - Papa !
     Moi - Bébé !
     C. - Papa !
... Vous comprenez le principe je pense
Bien que son vocabulaire soit encore un peu limité, je ressens un immense sentiment de fierté lorsque moi et C. avons nos petites discussions. Elle me jase ça avec tellement de joie et de spontanéité. Je m'émerveille de la voir découvrir le langage et j'avoue pécher par orgueil en pensant que son mot préféré présentement est papa plutôt que maman !!! Non mais sans farce, il n'y a pas de meilleur remède à une aliénante journée au bureau que de me faire accueillir par ma fille de neuf mois qui s'illumine de son plus beau sourire et qui hurle : papa !

Donc, Saint-Viateur à l'heure du dîner : C. et moi nous entendons pour un classique et arrêtons chez Soupesoup. Soupesoup, c'est le restaurant que j'aurais ouvert si j'avais le courage de me lancer. Je suis absolument jaloux de la formule et de l'ambiance. Je suis également un fan fini (ce qui est rarement le cas quand je suis jaloux... je ne suis pas capable de Martin Picard et de Chuck Hughes parce que j'envie totalement leurs succès ! Je sais ! Je sais ! Péché par l'envie, je m'en vais drette en enfer !). Enfin, j'aime la simplicité, la fraîcheur et la cordialité de l'endroit. Et C. y est toujours tellement bien accueillie (faut dire qu'on évite les heures de pointe : c'est pas immense immense et nous faisons attention de ne pas casser les couilles de personne avec la poussette). En entrant dans le resto,  je pèche une seconde fois par orgueil : les «demoiselles» trouvent toutes C. adorables. J'aime être papa voyez vous, surtout papa d'une petite fille si mignonne qui lance à tout venant des sourires à faire fondre les banquises ! Enfin, moi et bébé on se la pète pépère : soupe aux tomates et menthe et sandwich pancetta pour moi, tofu banane, courge butternut et chou-fleur pour la petite. On termine le tout en partageant une panna cotta au chocolat (elle une cuillérée, moi le reste) que je ne peux que vous recommander.

L'heure du dîner passée, on pousse un peu plus à l'ouest pour se rendre à la Bibliothèque du Mile End. C'est l'heure pour C. d'aller dépenser de l'énergie et on a aménagé dans cette bibliothèque une section pour les enfants très accueillants. L'espace y est bien éclairé, les livres tout-carton sont facilement accessibles dans les bacs, on peut y emprunter des jouets et on retrouve un superbe coin pour les tout-petits avec des coussins et des tapis. C. adore s'y promener, explorer, grouiller et gazouiller. Pendant qu'elle s'amuse, je parviens à lire quelques poèmes de Miron... Ah ! La marche à l'amour...

tu es mon amour
ma clameur mon bramement
tu es mon amour ma ceinture fléchée d'univers
ma danse carrée des quatre coins d'horizon
...
Non, mais c'est-ti pas beau ça ! Enfin...

Si vous n'êtes pas déjà des utilisateurs, je ne peux que vous encourager à aller découvrir les bibliothèques publiques de votre municipalité : on y retrouve une foule de service vraiment chouette pour les enfants et les jeunes familles. En plus, c'est gratis (enfin, dans presque toutes les municipalités), alors pourquoi s'en passer ?

C. a bien joué, maman me confirme qu'elle va mieux, nous mettons donc le cap sur la maison : Saint-Viateur est, Saint-Laurent sud, Mont-Royal est, De Lorimier nord, Beaubien est. De retour à 16h00 à la maison je suis claqué mais C. est tout sourire et maman aussi !

Tous les moments passés avec ma fille sont précieux, mais partir seul avec elle me rempli d'une joie que je n'aurais jamais imaginé auparavant. C'est en plus une occasion de donner une pause à maman (ou de prendre une pause de maman), ce qui n'est certes pas négligeable !

lundi 15 février 2010

Avant-propos pour briser la glace

Ma nouvelle vie de papa m’a précipité dans un univers parallèle totalement inconnu et combien différent de la petite vie branchée que je m’étais construite ces dernières années à Montréal. Il faut bien dire que la dernière année a été plutôt chargée : arrivée d’un nouveau bébé, fin de la maîtrise, recherche d’emploi, projets d’achat de maison, projets de déménagement en région… ce fut un véritable raz-de-marée. Maintenant que le vent se calme, que les eaux se retirent, je découvre progressivement les nouvelles lignes qui découpent le paysage de mon nouveau monde : un univers parallèle totalement inconnu qu’on appelle la vie d’adulte.

Rassure-toi lecteur, tu ne m’entendras pas me plaindre ; je ne geins jamais qu’en présence de ma blonde, de ma mère ou de mon docteur. Je ne suis pas non plus un adolescent attardé en train de péter un plomb ! Je vois en fait tous ces changements d’un œil très positif et mon plus grand défi aujourd’hui est de trouver un nouvel équilibre entre les responsabilités familiales et professionnelles, entre mon rôle de père et celui d’amoureux et ce, tout en trouvant du temps pour continuer de me réaliser personnellement. C’est donc pour m’y retrouver et me retrouver, pour discuter, partager ou pour ventiler, pour dire des niaiseries ou pour partager mes découvertes que j’entreprends de tenir ces Chroniques d’un Super Papa.

Quelque part entre les brassées de couches sales et les balades nocturnes pour endormir bébé C. qui fait ses dents, entre les journées au bureau à rêver à mon premier boulot dans mon domaine et les offres d’emploi souvent décevantes, entre les séances d’entraînement pour résister à la bedaine de la trentaine et les soupers trop copieux que j’adore cuisiner, entre la poésie de Gaston de Miron, d’Anne Hébert, de FX Garneau et les romans policier d’Ellroy, de Mankell et de Kellerman, quelque part dis-je entre les projets d’avenir, les responsabilités, et les moments de découragement, je vous donnerai en toute honnêteté le point de vue d’un homme dans la trentaine confronté comme tout le monde aux petits et aux grands défis de la vie.

Ce sera parfois trop bref, rarement trop long, souvent gai, ludique, voire disjoncté, mais ce sera toujours, toujours écrit avec sincérité et intégrité. J’y serai souvent, j’espère vous y retrouver à l’occasion.
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